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19 avril 2024

Au Liban, le désespoir des familles de soldats otages des jihadistes


vendredi 31 octobre 2014

Au Liban, le désespoir des familles de soldats otages des jihadistes

Des parents de soldats libanais retenus en otages en Syrie par des groupes extrémistes islamiques, participent à un sit-in devant l’entrée du siège du gouvernement, le 28 octobre 2014 à Beyrouth.

Depuis trois mois, 27 familles de soldats et de policiers otages issues des quatre coins du Liban n’ont quasiment pas fermé l’oeil, vivant au rythme des menaces de jihadistes d’exécuter un fils ou un époux.
Leur désespoir est tel que jeudi, une mère de soldat a tenté de s’immoler par le feu devant le grand Sérail, siège du Premier ministre à Beyrouth, avant d’en être empêchée par des proches en pleurs.
« Je ressens une telle impuissance », affirme à l’AFP une autre mère, Zeina al-Bazzal, dont le fils Ali a été menacé à plusieurs reprises d’exécution.
« S’ils me demandaient de me couper en quatre pour sauver mon fils, je le ferai », affirme cette femme en refoulant ses larmes devant le sit-in installé depuis un mois devant le Sérail pour réclamer au gouvernement de négocier avec les ravisseurs.
Ali fait partie des 30 soldats et policiers enlevés le 2 août à Aarsal, dans l’est du Liban frontalier la Syrie, lors de combats inédits entre l’armée et des jihadistes venus de Syrie.
Trois ont déjà été exécutés, deux d’entre eux décapités par le groupe extrémiste Etat islamique (EI) qui sème la terreur en Syrie et en Irak, et le troisième abattu par le Front Al-Nosra, branche d’al-Qaïda en Syrie.
Ces deux groupes sunnites à l’idéologie jihadiste, pourtant rivaux en Syrie, ont pour ennemi commun au Liban le Hezbollah qui les combat aux côtés du régime de Bachar al-Assad.
Ils accusent l’armée libanaise d’être sous la coupe du puissant parti armé et de mener des arrestations uniquement dans les milieux islamistes sunnites au Liban, pays profondément divisé sur le conflit syrien.
Jusqu’à présent, toutes les médiations –impliquant l’influent Qatar– ont échoué, et le cauchemar s’éternise pour les parents qui, depuis trois mois, bloquent brièvement des routes à travers le Liban en signe de protestation.
Dimanche, alors que des affrontements faisaient rage dans le nord entre l’armée et des combattants liés aux jihadistes, Al-Nosra a menacé à trois reprises d’exécuter le soldat Ali al-Bazzal pour faire pression, avant de se rétracter.
« Quand j’ai su qu’ils voulaient tuer Ali, j’ai souhaité mourir », se souvient sa mère. « J’étais effondrée, je le suis toujours ». Son mari, interviewé par les médias locaux, avait pleuré avant de s’évanouir devant les caméras.
« Le temps m’a semblé une éternité (avant que les jihadistes ne se rétractent). Je pleurais et implorais Dieu de protéger Ali », ajoute Zeina en ajustant son voile vert et noir. « Je prie pour qu’ils l’épargnent car il est père d’une fillette de trois ans qui demande de ses nouvelles chaque jour ».
A chaque rumeur relayée par les médias, à chaque fois que des images de leurs fils ou époux font surface, les proches sont pris d’une hystérie collective.
Les jihadistes ont diffusé récemment une vidéo particulièrement dégradante montrant les otages, désormais barbus, accroupis, en train de sangloter, d’insulter l’armée et le Hezbollah et d’implorer leurs parents de faire pression sur le gouvernement.
« Quand cette vidéo a été diffusée, tout le monde s’est écroulé », se rappelle Nawfal Mcheik, frère du policier Abbas.
Devant les tentes du sit-in, entourées de barbelés pour bloquer les accès au Sérail ou au Parlement, des photos d’otages portant les inscriptions « Tu nous manques » ou « Nous attendons ton retour » interpellent le public.
Les jihadistes revendiquent entre autres la libération d’islamistes des prisons libanaises, mais Beyrouth a refusé à maintes reprises le chantage.
« La question est complexe et les négociations sont difficiles », a reconnu le Premier ministre Tammam Salam en recevant les familles jeudi.
Dans l’attente, des liens fraternels se sont tissés entre ces familles chrétiennes, druzes, musulmans chiites ou sunnites, à l’image d’un Liban muticonfessionnel miné par les divisions politiques et religieuses.
« Après ce qu’on a vécu ensemble, nous sommes devenus une seule et même famille », affirme à l’AFP Sabrine, épouse du sergent Ziad Omar. « Aujourd’hui j’ai peur pour chacun de ces jeunes comme pour mon mari ».
« Peu nous importe les différences religieuses, cette catastrophe nous a unis », témoigne cette femme de 35 ans.

(31-10-2014 – Avec les agences de presse)

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http://www.petitions24.net/non_au_terrorisme_de_letat_disrael

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