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24 avril 2024

« Le rôle de l’industrie israélienne du diamant dans l’occupation »


« Le rôle de l’industrie israélienne du diamant dans l’occupation », par Sean Clinton

jeudi 13 novembre 2014
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Ci-dessous une analyse de Sean Clinton, militant britannique concernant le rôle de l’industrie israélienne du diamant dans la politique de nettoyage ethnique et de massacre de l’occupant israélien.

GENOCIDE A GAZA – L’ASSOURDISSANT SILENCE DE L’INDUSTRIE DES BIJOUX EST REVELATEUR

par Sean Clinton

Le carnage atroce déclenché à Gaza depuis ces derniers temps – une catastrophe humanitaire – n’aurait pas été politiquement ou économiquement abordable sans le consentement tacite de l’industrie mondiale des diamants. Le lien entre les deux n’est pas connu du grand public et se trouve minimisé par les actionnaires de l’industrie des bijoux.

Les diamants représentent 30% des exportations de fabrication israélienne. Ils sont d’une telle importance pour l’économie israélienne que les leaders de l’industrie des diamants en Israël et l’industrie des bijoux au niveau mondial ont probablement plus d’influence sur l’élite politique d’Israël que sur aucun autre politicien dans le monde, y compris Barack Obama le président des Etats-Unis, sous l’influence des lobbies sionistes, qui a été à plusieurs reprises humilié par les actions du gouvernement israélien, dirigé par Benjamin Netanyahou.

Malgré le fait qu’un grand pourcentage de diamants vendus au niveau mondial contribuent à financer un régime coupable du crime de génocide, selon de nombreux observateurs dont certains survivants de l’holocauste, et même l’historien israélien Ilan Pappé et le président palestinien, Mahmoud Abbas, il n’y a pas eu jusqu’à présent la moindre intention de désapprouver le rôle des acteurs principaux de l’industrie mondiale des bijoux.

Les exportations de diamants contribuent pour plus de $10 milliards nets à l’économie d’Israël chaque année. Ces devises étrangères sont primordiales afin de maintenir la stabilité politique nécessaire pour renforcer l’occupation de la Palestine, financer l’hégémonie sioniste et matraquer les palestiniens qui osent résister.

Alors que les Etats-Unis contribuent pour environ $3 milliards à l’aide militaire, l’économie d’Israël fournit les $17 milliards supplémentaires requis chaque année pour financer l’armée. Sans les revenus générés par l’industrie des diamants, l’état d’Israël serait obligé de réduire les dépenses militaires et de hausser les impôts, comme en 2013 lors d’une chute de 22% en exportations de diamants l’année précédente provoquée par un effondrement des exportations suite à une investigation de fraude.

Dans un climat où les tensions sociales en Israël augmentent, la menace d’agitation civile en raison du coût de la vie et les inégalités dans la société israélienne est un souci prépondérant pour les politiciens israéliens. En 2011 des milliers de personnes ont protesté partout en Israël, en obligeant le gouvernement à s’engager à fournir des logements plus abordables. Une reprise des manifestations plus tôt cette année montre que le fardeau des dépenses militaires et de l’occupation est ressenti plus profondément par le nombre toujours croissant de ceux qui sont devenus des déshérités de la société israélienne. Ceci étant et pour d’autres raisons, toute perturbation dans les exportations israéliennes de diamants aurait des répercussions économiques et politiques très graves.

Plutôt qu’utiliser les “contacts directs proches qu’entretiennent les gestionnaires de l’industrie avec les politiciens au plus haut rang” et leur influence prouvée avec les autorités israéliennes pour exiger une fin des assauts sur Gaza, les leaders de l’industrie de diamants israéliens ont soutenu l’action militaire.

Le président de la Bourse de Diamants israélien, Shmuel Schnitzer est cité en disant, “C’est un devoir national de venir en assistance à nos soldats qui luttent sur le front pour défendre l’Etat d’Israël. Je remercie les membres de la bourse pour leur générosité à ce noble but.”

Des membres de la bourse de diamants ont acheté des gilets pare-balles et ont organisé des camions de matériel pour des soldats responsables du meurtre de plus de deux milles personnes, pour la plupart des civils comprenant presque cinq cents enfants, et pour la mutilation physique et psychologique de milliers encore à Gaza.

Du fait que les juifs aient été traditionnellement très impliqués dans l’industrie des diamants, nombreux sont ceux aussi bien au sein qu’à l’extérieur de l’industrie qui sont réticents en ce qui concerne le respect par Israël des normes exigées dans d’autres pays où les revenus générés par les diamants sont utilisés pour financer de grosses violations des droits de l’homme. La peur d’être considéré comme antisémites, et le risque éventuellement dévastateur à l’image de marque si les consommateurs se mettent à associer des diamants aux images grotesques des enfants mutilés à Gaza a abouti à un silence de mort de la part de ceux qui normalement auraient été considérés comme des adversaires de telles atrocités générées par cette industrie.

Au lieu de mettre la pression sur Israël pour qu’il respecte la loi internationale et lancer un appel à l’embargo des diamants israéliens, l’industrie des bijoux refuse de regarder la réalité en face tout en profitant de la vente des diamants « tâchés de sang » qui génèrent environ $1 milliard par an pour l’armée israélienne.

Etant donné qu’un soutien aveugle pour le militaire est enraciné chez la plupart des israéliens, il n’est pas étonnant que l’industrie israélienne des diamants (IDI) ait financé et ait soutenu le massacre à Gaza. Cependant ce qui étonne c’est le fait qu’il semblerait que ce même soutien aveugle pour l’armée israélienne est omniprésent chez les leaders de l’industrie des diamants au niveau mondial. Selon un article publié par le IDI, Harry Levy, le président du Gemmological Association of Great Britain et le président de la bourse de diamant de Londres (London Diamond Bourse) a encouragé les actions d’Israël à Gaza.

En 2011 les leaders de l’industrie mondiale des bijoux ont fortement critiqué le rédacteur en chef du Retail Jeweller Magazine pour avoir publié la lettre du mois qui a posé la question “Pourquoi Israël devrait-il échapper à la réglementation des diamants ‘ensanglantés’ ?”. Le magazine a dû être retiré d’un salon international des bijoux à Bâle, et le rédacteur en chef a été obligé de s’excuser dans le magazine et de consacrer une page entière aux lettres de critiques le mois suivant.

On aurait cru que le Ethical Jewellery Committee UK (EJCUK), un amalgame du British Jewellers Association (BJA), the National Association of Goldsmiths et the Gemmological Association of Great Britain (Gem-A) qui prétend vouloir assainir l’image du marché des bijoux en promouvant l’or et les diamants éthiques et socialement responsables, serait très présent pour dénoncer les atrocités à Gaza financées par les diamants. Ce n’est pas le cas.

Au lieu de protester contre les atrocités à Gaza le secteur de bijoux ‘éthiques’ continue à abriter des diamants qui financent l’armée israélienne sous leur ombrelle. Tout ceci ridiculise l’industrie des bijoux qui prétend soutenir et promouvoir l’ouverture, la transparence, la traçabilité afin d’éradiquer les abus des droits de l’homme de la chaîne de distribution. Si l’industrie est sérieuse quant à la traçabilité, comment se fait-il que les consommateurs, ou les bijoutiers eux-mêmes, n’ont aucun moyen de savoir où le diamant a été travaillé ? “De provenance éthique” ne veut pas dire que le produit final est éthique ou non issu de conflits. Il se peut que des revenus générés après approvisionnement, de même qu’un diamant prend de la valeur au fur et à mesure qu’il remonte la chaîne d’offre, puissent être utilisés pour financer les violations de droits de l’homme loin de l’endroit d’où provient le diamant.

Presque chaque produit, des allumettes à la Mercedes, porte une estampille pour indiquer son lieu de fabrication. Ceci permet aux consommateurs de faire des choix raisonnés en ce qui concernent les produits qu’ils achètent. Même si la technologie du laser pour graver les diamants est facilement disponible, elle est seulement utilisée pour les besoins de l’image de marque et sa promotion par un très petit nombre de fabricants de diamants. Toutefois en permettant aux acheteurs de savoir où un diamant a été fabriqué exposerait les diamants israéliens à une réaction brutale de la part des consommateurs. Les gens rejetteraient des diamants tachés du sang versé par Israël comme ils ont rejeté les diamants taché du sang de l’Afrique, et l’industrie des bijoux le sait très bien.

L’industrie des diamants et les bijoutiers se donnent beaucoup de mal pour promouvoir une image positive, romantique des diamants, mais leurs efforts ne sont plus qu’une façade derrière laquelle le commerce en diamants, taillés et polis, fleurit. Sous le voile d’un système discrédité d’autoréglementation, le Kimberley Process Certification Scheme –l’industrie permet l’entrée libre au marché des diamants qui financent les régimes voyous.

Lorsque les diamants israéliens soi-disant indépendants de conflits sont mélangés discrètement avec des diamants d’autres pays, les acheteurs de diamants sont peut-être délibérément privés de la possibilité de prendre une décision basée sur l’origine éthique de leur achat. Les consommateurs qui ont acheté un diamant en le croyant un symbole d’amour romantique pourraient être hantés pour toujours par la découverte qu’il a probablement aidé à financer un régime belliqueux, sans scrupule, qui ne respecte ni la loi international ni la douleur qu’il inflige sur une population incarcérée, assiégée, pour la plupart des réfugiés –victimes du nettoyage ethnique qui fait partie intégrale du projet sioniste en Palestine.

Bien entendu d’autres pays qui sont loin d’être irréprochables en matière de respect des droits de l’homme, tels les Etats-Unis, la Russie, le Royaume-Uni, la France, l’Inde ou la Chine, taillent des diamants.Mais dans ces pays, les revenus générés par les diamants ne sont pas d’une importance critique, contrairement à la situation en Israël.

Les gens et les sociétés impliqués dans l’industrie des bijoux devraient suivre l’exemple de milliers de gens dans le monde, y compris des nombreux survivants de l’holocauste et de bien d’autres de tradition juive qui ont protesté et condamné les actions d’Israël, et lancé un appel à l’embargo immédiat sur les diamants en provenance d’Israël ainsi qu’une réforme du Kimberley Process afin que tous les diamants tachés de sang puissent être interdits. Ils devraient écouter les paroles de l’’evêque Emérite Desmond Tutu, qui a dit récemment, « Ceux qui continuent de faire affaire avec Israël, et qui contribuent ainsi à nourrir un sentiment de « normalité » à la société israélienne, rendent un mauvais service aux peuples d’Israël et de la Palestine. Ils contribuent au maintien d’un statu quo profondément injuste. »

Sean Clinton. Contact : sac1@iol.ie

CAPJPO-EuroPalestine

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