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29 mars 2024

Hezbollah-CPL: une alliance stratégique qui fait beaucoup de jaloux


Solidarité Palestine
Alahed

Hezbollah-CPL: une alliance stratégique
qui fait beaucoup de jaloux

Samer R. Zoughaib


Photo: D.R.

Jeudi 20 novembre 2014

Lorsque le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, et le leader du Courant patriotique libre (CPL), le général Michel Aoun, ont signé, le 6 février 2006, à l’église Mar Mikhayel de Chiyah, le célèbre Document d’entente, leurs adversaires politiques pensaient -et espéraient- que cet accord ferait long feu. Huit ans après, les deux partis maintiennent toujours une relation privilégiée, qui a résisté à tous les événements, les crises et les guerres, qui ont secoué le Liban et la région. Ni les intimidations, ni les menaces ou les complots, et encore moins les incitations financières qu’ont fait miroiter certains pays, n’ont eu raison de cette relation. Avec le temps, ces liens se sont transformés en alliance, qui s’est renforcée au fil des années, pour prendre, aujourd’hui, une dimension stratégique. Le général Aoun l’a même qualifié d’«existentielle», au vu des événements exceptionnels que traversent le Liban et la région.

La solidité de l’alliance entre les deux partis s’est manifestée, dernièrement, lors de la célébration du deuil d’Achoura, quand sayyed Nasrallah a déclaré, publiquement et officiellement, que le leader du CPL était le candidat du Hezbollah à la présidence de la République. Et pour couper court à tous ceux qui prétendraient qu’en prenant cette position, le Hezbollah était prêt à monnayer cette candidature, sayyed Nasrallah a dit que ceux qui souhaitent débloquer la question de la présidentielle devraient parler avec le général Aoun. Et pour ceux qui n’avaient pas bien compris la signification de ces propos, le Hezbollah a dépêché, auprès du général, une délégation de haut rang, conduite par le conseiller politique de sayyed Nasrallah, Hussein Khalil, qui a réaffirmé avec force le soutien du parti à la candidature du général. Un soutien motivé non seulement par la «loyauté» envers celui qui s’est tenu aux côtés de la Résistance pendant l’agression israélienne de 2006 -et après- mais par la «conviction» que le leader du CPL est la personnalité la plus adéquate pour être élue à la première magistrature de l’Etat.

Respect mutuel

L’alliance entre le CPL et le Hezbollah est un exemple rare, au Liban, d’une relation saine, équilibrée, basée sur le respect mutuel entre deux formations représentatives. Son succès est dû au fait qu’aucun des deux partis n’a essayé de manipuler, d’exploiter ou de phagocyter son partenaire. L’alliance a résisté à toutes les vicissitudes et s’est renforcée car ses deux acteurs n’ont pas tenté de s’imposer, mutuellement, leurs vues ou leurs options. Et celles-ci n’étaient pas toujours identiques. Le Hezbollah et le CPL ont su gérer leurs différences d’opinion, en faisant preuve de compréhension et en maintenant des concertations continues sur tous les sujets, y compris ceux où leurs approches divergeaient. La question de la prorogation du mandat du Parlement en est le meilleur exemple. Le CPL y était opposé alors que le Hezbollah y était favorable. Et pourtant, cette affaire n’a, en aucun cas, jeté une ombre sur leur relation.
La solidité de cette alliance fait beaucoup de jaloux chez les adversaires des deux partis, surtout que l’expérience de la relation entre les Forces libanaises (FL) et le Courant du futur est peu encourageante. On se souvient tous, en effet, du grand déballage du linge sale entre ces deux formations lorsque les FL ont appuyé la loi électorale dite orthodoxe, en 2012, au grand dam du Moustaqbal. Alors que le Hezbollah a dit comprendre parfaitement le point de vue de son allié chrétien, les députés et les dirigeants du parti de Saad Hariri n’ont pas caché leur colère, allant même jusqu’à accuser Samir Geagea d’«ingratitude», et lui rappelant la «dette» que les FL doivent au Futur. Tandis que le Hezbollah a respecté et accepté jusqu’au bout le choix de son allié, même s’il ne le partageait pas tout à fait, le Courant du futur a exercé de fortes pressions sur les FL, qui ont été finalement contraintes de se retourner contre la loi orthodoxe et d’abandonner tous leurs engagements, au prix d’un grand discrédit auprès de l’opinion publique chrétienne.

Même chose pour la question de la prorogation du Parlement. Les FL, qui prétendaient ne pas être favorables à cette option, ont été contraintes, bon gré mal gré, d’assurer une couverture chrétienne au Courant du futur, principal partisan de l’extension du mandat de la Chambre.
La liste des exemples est longue.

Lorsqu’ils ont signé le Document d’entente, le CPL et le Hezbollah ont exprimé le souhait d’étendre cet accord à l’ensemble des forces politiques libanaises et ont invité les autres partis à se joindre à eux. Mais leurs adversaires, habitués aux relations dominants-dominés, ont fait la sourde oreille et ont commencé à attaquer l’initiative historique de Mar Mikhayel, avant même d’en avoir lu le texte.
Il est encore temps de changer d’attitude.

Source : rench.alahednews

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