Aller à…
RSS Feed

25 avril 2024

L’expansion des guerres en Afrique sous l’administration Obama


Publié par Gilles Munier

6 Juin 2016,

Présence militaire US en Afrique
Présence militaire US en Afrique

Par Justin Yun (revue de presse: Information Clearing House- Chimes – 4//6/16)*

L’expansion secrète des bases militaires américaines et des opérations spéciales en Afrique a mis en marche un type de guerre, nouveau et léger, qui précède la phase prochaine de l’impérialisme militaire américain. A l’inverse du projet militaire US, largement diffusé, du nom de « pivot en direction de l’ Asie », la prolifération des drones, des opérations spéciales, des mercenaires espions, des bases classées, des combattants par procuration et de la guerre informatique constitue ce que le journaliste Nick Turse a appelé « la nouvelle doctrine, à faible empreinte (light-foot print) » d’Obama, qui «fait de la guerre une option plus attirante et, apparemment, plus facile ».

Un nouveau style de combat

Chaque jour, les forces d’élite américaines conduisent des missions clandestines dans 70 à 90 pays. Selon Turse, elles ont été envoyées dans 147 pays, soit 75% du monde, rien que l’an dernier. Cela représente une augmentation de 145% par rapport aux interventions sous l’administration Bush.

Les guerres conventionnelles avec une grosse infanterie et des invasions massives de territoires ont laissé la place à un nouveau style de combat, qui dépend de plus en plus des forces spéciales, des drones et d’armées privées. En raison de la confidentialité entourant ces opérations spéciales, le Pentagone a la possibilité de tenir le public dans l’ignorance des engagements militaires. Les Etats-Unis ont toujours eu des troupes en Afrique depuis la guerre froide, mais son taux d’expansion indique un manque de responsabilité publique, en soi dangereux.

Prétention naïve

Les guerres dans l’ombre en Afrique sont maintenant le fait du Commandement des Opérations Spéciales US et de la JSOC (Joint Special Operations Command), une organisation secrète qui est chargée de missions d’enlèvement et d’élimination. JSOC a été qualifiée de « machine à tuer contreterroriste de nature industrielle » par le conseiller en contre-insurrection John Nagl et beaucoup l’ont décrite comme le « peloton d’assassinat privé » du président. Le groupe est directement lié à la Maison Blanche.

L’idée que les Etats-Unis vont retirer leurs troupes du Moyen-Orient un jour ou l’autre est naïve si on considère que nous n’avons rien de moins qu’une économie de guerre permanente. Des principales bases opérationnelles qui rassemblent des milliers de soldats aux pistes d’envol uniques utilisées par la CIA pour leurs appareils camouflés, les Etats-Unis maintiennent toujours quelque 800 à 1000 bases dans le monde, devenant ainsi l’empire militaire le plus cher de l’histoire. Personne n’en connait réellement le coût exact, pas même les experts militaires. Chalmers Johnson décrit dans son livre « The Sorrows of Empire : Militarism, Secrecy and the End of the Republic » (Les malheurs de l’Empire: militarisme, secret et fin de la république) comment le Pentagone et le complexe militaro-industriel ont fait des Etats-Unis « un nouveau genre d’empire militaire- une Sparte consumériste ». Il poursuit : « Une autre caractéristique dramatique qui différencie l’empire américain des empires du passé est que ces bases ne sont pas nécessaires pour faire la guerre mais sont par contre, une manifestation pure et simple du militarisme et de l’impérialisme ».

Instabilité globale.

L’expansion militaire ne nous apporte pas la sécurité mais cultive l’instabilité généralisée. Cette croissance incontrôlée en Afrique a entraîné le financement et la formation d’armées privées avec des bilans en droits de l’homme atroces et a attiré des mercenaires du genre de Erik Prince, fondateur de l’infâme Blackwater, armée privée louée par le Département de la Défense pour fournir des services de sécurité aux diplomates en poste en Irak.

L’empire américain, présent dans 53 pays sur 54 en Afrique est apparu pour reprendre là où les anciennes puissances coloniales avaient laissé ce continent.

Justin Yun est écrivain et rédacteur à la rubrique Opinion de Chimes.

*Source: U.S. Expands Secret Wars In Africa

Traduction et Synthèse: Xavière Jardezcropped-800px-Drapeau_de_l-Union_africaine_svg__0.png

Partager

Plus d’histoires deAFRIQUE