Par Karine Bechet-Golovko

 

Thierry Breton, commissaire européen, l’a présenté à nos yeux ébahis – d’horreur : voici l’arrivée tant attendue du « certificat sanitaire« , qui n’est pas formellement un « passeport vaccinal« , ne pouvant être obligatoire, mais dont vous aurez besoin pour accéder à l’espace public ou voyager, à moins de vous rendre la vie impossible en raison de l’obligation alors de faire un test à chaque fois que vous voulez aller au théâtre ou participer à un événement collectif. L’UE vient de l’officialiser – le danger est l’homme, l’accès à l’espace public est conditionné à des formalités liberticides à connotation sanitaire. Ce sont bien les contours de l’apartheid sanitaire qui se mettent en place, prix auquel vous aurez droit à une nouvelle vie dite « normale », autrement dit dont ce sera la norme. Puisqu’il n’y a strictement aucune force politique pour soutenir le mécontentement populaire, pourquoi se gêner ?

Ca y est, c’est officiel, les Européens vont avoir la chance d’entrer de plein-pied dans le nouveau monde à compter du 15 juin. D’ici là, ils en auront tellement soupé du couvre-feu et des confinements à géométrie variable, qu’il est prévu qu’ils acceptent n’importe quoi pour en sortir. Et ce n’importe quoi s’appelle le « certificat sanitaire« , présenté par Thierry Breton, très fier et très sérieux, puisqu’il a l’honneur de présenter le ticket d’entrée dans le nouveau monde.

Le 15 juin est posé comme date de lancement du nouveau monde en Europe, car à cette date, selon notre porte-parole du nouveau monde, tous les Européens qui veulent se faire vacciner devraient y avoir accès. Donc, à chacun de faire son choix : se vacciner et accéder à la vie sociale, ne pas se vacciner et devoir se justifier à chaque instant de ne pas « être un risque », pour reprendre la formulation très révélatrice de notre héraut.

« Le but, pour le commissaire européen : «retrouver la capacité de vivre ensemble sans être un risque» »

Car le risque, c’est nous, c’est chacun d’entre nous, le risque c’est bien plus l’homme que le virus. C’est dit. Prenez-en acte.

Ce document met un terme au secret médical, l’impératif sécuritaire covidien se passe des libertés individuelles, nous sommes à l’époque post-humaine – donc les droits, qui étaient attachés à l’homme en raison de sa qualité humaine, doivent prouver qu’ils ont une place dans ce nouvel agencement et qu’ils ne dérangent pas. Celui-ci dérange. Exit. Le contenu de ce certificat, non-obligatoire mais indispensable, réduit l’homme à u code et un virus :«On y trouvera votre nom, votre date de naissance, le numéro de votre passeport, certifié avec le QR code, si vous avez été vacciné, le type de vaccin que vous avez eu et si vous avez été porteur de la maladie, si vous avez des anticorps ou pas. Et puis pour ceux qui n’auront eu ni le vaccin ni la maladie et pour lesquels on demandera un test PCR, l’état de votre test PCR»

Ainsi, l’on pourra immédiatement diviser la société en deux catégories : ceux qui se sont soumis et sont vaccinés et ceux qui ne le sont pas. Le vaccin doit être la condition d’une réouverture de l’espace public – puisque les hommes vaccinés ne seront plus un « risque« . Pour entrer au restaurant, aller au cinéma, etc. vous devrez montrer « patte blanche » et votre QRCode. Donc, vous serez tracé. Vous serez brisé. Vous pouvez regarder ce reportage, cette traque quotidienne de l’individu codé existe déjà à Pékin, avec l’obligation de montrer 100 fois par jour son QRCode, pour entrer dans des magasins, dans tous les espaces publics, avec l’établissement de zones rouges, où l’on n’a pas le droit l’aller, etc. Regardez bien ce reportage disponible ici, c’est cette vie-là que vous voulez, c’est ça que vous appelez une vie « normale » ? Posez-vous bien la question, car il est prévu d’en faire la nouvelle norme sociale.

Et pour ceux qui ont fait le choix de ne pas se vacciner, puisque formellement il n’est pas (encore) possible d’interdire ce choix, la vie va devenir impossible, avec l’obligation de faire un test avant d’entrer n’importe où :

« Le commissaire européen au Marché intérieur a insisté sur le fait que ce document sanitaire sera «facultatif», récusant donc le terme de «passeport». Pour ceux qui ne souhaitent pas en avoir, un test sur place, avant de prendre l’avion ou d’entrer dans une salle de spectacle par exemple, pourra être demandé, a précisé Thierry Breton, ajoutant que l’UE travaillait au déploiement à grande échelle de «tests antigéniques très rapides», dont le résultat pourrait être disponible en quelques minutes. »

Car l’homme est un risque, c’est dit. Donc, il faut le traquer, le surveiller et surtout conditionner l’accès à l’espace public en fonction de critères spécifiques. C’est le principe de l’Apartheid, c’est le principe d’un « monde propre » qui ne peut accepter que des individus « propres » – les autres ne doivent pas être visibles dans l’espace public. Des individus, qui ne sont plus des hommes, ayant déjà renié leur humanité et accepté le principe du compromis. Or, ce sont les hommes qui ont des droits, pas les individus. Ce « nouveau monde » le rappelle à ceux qui l’auraient oublié.

Source : Russie politics
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