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17 avril 2024

L’imposture nucléaire


 

sur les 7 du quebec

L’imposture nucléaire

par Olivier Cabanel

Comme chacun sait, grace au nucléaire, nous allons éviter le réchauffement de la planète, en limitant l’effet de serre, puisque le nucléaire ne produit pas de gaz à effet de serre.

Hélas, il faut mettre quelques bémols à ce tableau angélique.

Car le nucléaire offre l’inconvénient majeur de produire un déchet extrêmement dangereux et quasi indestructible : le plutonium, entre autres. Pour information, la France produit chaque année 16 tonnes de plutonium.

Le plutonium était présent à l’origine sur notre planète, et la Terre a mis des millions d’années à s’en débarrasser. Avec l’énergie nucléaire, nous venons de reconstituer ce stock en quelques années.. C’est un peu comme si en voulant guérir d’une grippe, nous héritions d’un cancer !

Le surrégénérateur de « super » Phénix a connu les problèmes que l’on sait ! Il était censé produire de l’énergie en se servant de ce plutonium comme combustible, mais ça n’a pas marché…

Pour la petite histoire, un agriculteur, Maurice François, situé près de ce « super » Phénix s’était mis en tête de produire de l’énergie avec du lisier de porc. Les résultats ont dépassé toute ses espérances, puisqu’en fin de compte, il a produit plus d’énergie que la centrale nucléaire géante voisine.

Aujourd’hui, il n’y a pas de solution et toutes les pistes exploitées mènent à l’impasse : la vitrification est un échec, l’enfouissement ne donne aucune garantie sur la durée. Il ne reste plus que quelque illuminés à imaginer un envoi de nos cochonneries radioactives sur la Lune ou plus loin…

Quand au rendement énergétique du nucléaire, contrairement à beaucoup d’idées reçues, il est catastrophique. Que l’on juge plutôt :

Selon les lois intangibles de la thermodynamique, la conversion de chaleur en force motrice se fait avec des pertes. Celle de la chaleur tirée de la fission de l’uranium se fait dans le meilleur des cas avec une perte de 67%. Cette perte correspond en grande partie au nécessaire refroidissement du réacteur (réchauffement de l’eau detournée des fleuves, émission de vapeur d’eau). Il faut savoir que le nucléaire a le pire des rendements : 33% contre par exemple 73 % pour le gaz en cogénération.

Et ce n’est pas tout, car 12% de ces 33% sont perdus en autoconsommation dans la centrale et dans le transport et la distribution.

Il ne parvient donc au mieux au compteur du consommateur que 28,9% de l’énergie de la fission nucléaire.

Et pourtant le pire n’est pas là.

Ces centrales nucléaires sont conçues pour durer 30 ou 40 ans, et il faudra ensuite les démanteler : les experts pensent que le coût du démantèlement sera aussi élevé que le coût de la construction.

A l’image de la centrale de Creys Malville, arrêtée en 1981 et toujours pas démantelée, suite aux difficultées rencontrées. Plus de vingt ans après, le danger demeure : le plutonium est toujours là, avec les risques que l’on sait, car la période de ce matériau est de 24 000 ans. Le sodium aussi : pour vidanger les circuits de ce matériau très instable (il s’enflamme au contact de l’air et explose au contact de l’eau), une installation est en cours de finition, avec une efficacité qui reste à prouver.

D’après les techniciens, tout sera terminé au mieux en 2013 en ce qui concerne le sodium.

Quand au plutonium, le chantier va se poursuivre jusqu’en 2025. Quatre cents personnes continuent aujourd’hui à travailler sur le site. Et en 2025, il restera encore une immense piscine contenant quatorze tonnes de plutonium.

Comme on le voit, le nucléaire n’est pas la panacée, et l’on commence à comprendre un peu mieux l’hésitation de certains leaders politiques à se lancer dans l’EPR.

Olivier Cabanel | 4 avril 2022 à 0 h 00 min | Catégories : 7-de-lhexagone | Adresse URL : https://les7duquebec.net/?p=271326
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