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2 mai 2024

L’Argentine sous Milei va-t-elle vraiment rejeter les BRICS au profit du dollar ?


Publié par Gilles Munier sur 24 Novembre 2023, 11:48am

Catégories : #BRICS, #Argentine

Par Luc Jose A. (revue de presse : Cointribune – 23 novembre 2023)*

Entre la Chine, le Brésil et l’Argentine de Javier Milei, les relations commerciales et diplomatiques pourraient bientôt se retrouver au point mort. Il semble que le nouveau président argentin prévoit de dollariser l’Argentine et de la séparer de la Chine, du Brésil et des BRICS. Si l’information n’a pas encore fait l’objet d’une communication officielle, elle jette cependant un doute profond sur l’adhésion aux BRICS de l’Argentine, première puissance économique d’Amérique latine. Cependant, Pékin reste formelle : nous ne supplierons pas.

Javier Milei pourrait défendre le dollar et rejeter la Chine, le Brésil et les BRICS

Il y a environ trois mois, l’Argentine avait été invitée à rejoindre les BRICS. Rappelons que l’Argentine est la plus grande économie d’Amérique latine et l’un des plus gros épicentres agricoles mondiaux. Son adhésion sera un véritable coup de pouce à la dédollarisation en marche depuis plusieurs années dans le monde.

Malheureusement, les rumeurs disent que Javier Milei travaillera plutôt à renforcer les liens de l’Argentine avec les USA et à dollariser son pays. Pendant sa campagne, le désormais président avait déjà affirmé qu’il allait rompre les liens avec le Brésil et la Chine. Il avait promis qu’il ne travaillerait avec “aucun pays communiste” après avoir traité la Chine d’“assassin” et le président brésilien de « socialiste à vocation totalitaire ».

Pourtant, la Chine et le Brésil sont des membres fondateurs des BRICS. Ils sont également les deux partenaires commerciaux majeurs de l’Argentine. Pékin vient de réagir aux rumeurs sur l’alignement du pays et promet qu’elle ne supplierait pas si celles-ci s’avéraient.

L’Argentine sera ruinée sans les investissements chinois, selon Pékin

Interviewé par les médias, Sabino Vaca Narvaja, ambassadeur d’Argentine près la Chine, a abordé les conséquences d’une éventuelle séparation entre la Chine et une Argentine en crise. Selon lui, l’Argentine subirait alors “la perte de plusieurs millions d’emplois” et “une implosion sur les plans agricole, social et financier”.

C’est aussi l’avis de Mao Ning, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères qui a réagi aux rumeurs sur le rejet par Javier Milei de l’invitation des BRICS. La diplomate a encouragé les pays invités par les BRICS à adhérer et assuré qu’une rupture entre la Chine et l’Argentine causerait la ruine de cette dernière.

Il faut noter, en effet, que la Chine absorbe une grosse part des exportations agricoles annuelle de l’Argentine. En 2022, elle a acheté 92% de son soja et 57% de sa viande bovine. Pékin finance aussi massivement plusieurs projets de constructions, dont deux barrages hydroélectriques. Milei se trouve donc en position de faiblesse vis-à -vis de la Chine et ne risque pas d’engager un bras de fer diplomatique avec deux colosses. Même si sa politique de dollarisation de l’Argentine peut ralentir l’expansion des BRICS, elle ne risque pas d’arrêter le processus enclenché contre l’hégémonie du dollar et des USA.

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