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23 novembre 2024

Obama savait…


Obama savait…

par Karim MOHSEN

BY RFRANCEBLOG    

Barack Obama

C’est du moins ce qu’affirmait la presse allemande lundi dernier, très remontée contre le président américain. Voilà une nation, plus arrogante que jamais, un rien totalitaire, qui s’est donc arrogée le droit de surveiller et de contrôler, non point l’ennemi stratégique et le simple quidam, mais des chefs d’Etat, y compris parmi ses «amis» et ses «alliés». La Maison-Blanche a beau démentir, qui explique laborieusement que le président américain a (aurait) mis fin à cette pratique (écoute de la chancelière allemande Angela Merkel, notamment) dès qu’il en a été «informé», il n’en reste pas moins que cela a bel et bien été le cas. Le démenti est en lui-même une confirmation qu’une personnalité de l’envergure de la chancelière allemande a été écoutée illégalement.

Ce que d’ailleurs les autorités américaines ne nient pas. Mais, ce n’est pas uniquement Mme Merkel qui a été victime de ces pratiques méprisables et condamnables, mais 35 autres chefs d’Etat – selon le quotidien britannique The Guardian, généralement bien informé – qui étaient espionnés par l’agence américaine de sécurité nationale (NSA). La Maison-Blanche aurait mis fin aux programmes d’écoute de plusieurs de ces chefs d’Etat et responsables, dont Mme Merkel, mais cela ne dédouane en rien un fait qui reste inadmissible et inqualifiable. Est-il possible que de hauts responsables planétaires soient ainsi placés, comme le premier «parrain» venu, sous écoutes – du seul fait de fonctionnaires zélés – par une agence de sécurité, aussi puissante soit-elle? Cela, certes, si l’on prend en compte l’affirmation que les autorités fédérales américaines (le président Obama et le Congrès) n’étaient pas au courant et n’étaient pas informés de ce grave abus de pouvoir. La question qui se pose donc est de se demander s’il est possible dans un pays dit «démocratique» que desservices de sécurité puissent avoir ce comportement fasciste, allant jusqu’à se passer de l’autorité de tutelle, surtout quand il s’agit d’espionner des chefs d’Etat, de hauts responsables et leaders politiques de pays tiers? La «sécurité nationale» n’explique pas, ne peut expliquer de telles outrances.
Les responsables de la NSA auraient-ils ainsi pris sur eux de placer sur écoute une pléiade de chefs d’Etats étrangers? Difficile à croire, d’autant plus difficile que le monde du renseignement – a fortiori dans les pays «démocratiques» à forte expérience dans le secteur – est régi par des règles très strictes, auxquelles tout responsable est tenu. En effet, nous ne voyons pas le directeur du NSA décider de lui-même d’espionner des chefs d’Etat sans en référer à sa hiérarchie et pour quels motifs si cet espionnage n’a pas de raison sécuritaire ou stratégique Economique? Industrielle? Vous voyez Mme Merkel détailler des secrets économiques et industriels dans ses communications avec ses collaborateurs ou collègues étrangers?
Alors que l’Europe entière clame sa colère contre l’espionnage américain, une voix discordante, estime justifiée l’action des services de renseignement contre le terrorisme. Celle du Premier ministre britannique, David Cameron. Normal, la Grande-Bretagne est partenaire des Etats-Unis dans le scandale du siècle qu’est le système «Echelon» qui met sur écoute des millions de Terriens. M.Cameron divague-t-il quand il dit que l’écoute de Mme Merkel, et ses pairs espionnés par la NSA, relève de la lutte contre le terrorisme? «Angela» leader terroriste, à surveiller? Du reste, selon des sources proches du renseignement américain, les rapports concernant Mme Merkel étaient directement transmis à Barack Obama. C’est vrai que la chancelière allemande a une forte personnalité, mais de là à la mettre sous surveillance…
La vérité est que traumatisés par leurs échecs répétés, notamment lors de l’attaque anti-américaine du 11 septembre 2001 – qu’ils n’ont su ni prévoir ni annihiler – les services de renseignement US frappent sur tout ce qui bouge confondant alliés et ennemis. Ces échecs ont laissé des traces et un bidule appelé «Patriot Act» qui permet tous les forfaits et toutes les forfaitures de la part du renseignement américain sous le couvert de la «sécurité» nationale. Un ancien de l’administration Clinton estime d’ailleurs que «dans ce climat de peur, on a tout simplement supprimé le contrôle de la communauté du renseignement. Cela a ouvert les vannes à un comportement de franc-tireur». Des «francs-tireurs» qui tirent également sur les alliés et les amis. Puissance mondiale, les Etats-Unis qui ne se connaissent pas de limites, outre arrogants, virent dangereusement vers le fascisme, constituant désormais un réel danger pour l’ensemble de la planète.

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