En Iran, le père Noël est Yankee ! par Georges Stanechy
20 décembre 2011
En Iran : le Père Noël est Yankee!
Les Iraniens n’en doutent plus : le célèbre pépère bedonnant vêtu aux couleurs de Coca-Cola existe bel et bien : il est passé chez eux pile poil avant le début des fêtes de Noël, le 4 décembre 2011 pour être précis!
Le cadeau, estimé au bas mot à 50 milliards de dollars, s’est posé en douceur sur une base iranienne: il s’agit rien moins que du RQ-170 Sentinel, le plus sophistiqué des drones espions sortis des ateliers US. A peine quelques exemplaires construits. Le nec plus ultra des avions furtifs, ces avions sans pilote radioguidés au moyen d’un système satellitaire, la crème de la haute technologie aéronautique et militaire, exclusivement réservé à la CIA pour des missions d’espionnage sur l’Iran, le Pakistan, la Chine et les frontières de l’Afghanistan. C’est d’ailleurs de la Shindand Air Base, en Afghanistan, que la superstar de l’arsenal yanqui avait décollé, piloté à distance – ô merveille moderne ! – depuis la base de Tonopah, dans le Nevada, via les relais satellites.
Le président Ahmadinedjad, ingénieur de formation, n’en finit pas de s’extasier sur cette merveille tombée du ciel: aérodynamisme, profilage permettant d’échapper aux radars, matériaux composites ultra secrets, revêtement spécial, dont une multicouche qui absorbe quasiment tous types d’ondes de détection ! Sans parler de tout le matériel embarqué concernant les transmissions et le radioguidage ! Une mine d’informations sur la haute technologie yanqui.
Pour être tout à fait honnête, il faut avouer que le « cadeau » n’est pas vraiment volontaire…
En fait, ce sont les informaticiens iraniens qui ont réussi à neutraliser les systèmes de sécurité de l’engin que les Nord-américains baptisaient fièrement “The Beast of Kandahar”, la Bête de Kandahar. Les mathématiciens et logiciens iraniens comptent parmi les meilleurs du monde, et leurs services de renseignements, nécessité oblige, sont des plus performants. C’est ainsi que des spécialistes ont pénétré les ordinateurs de la “Creech Air Force Base” dans le Nevada et y ont injecté quelques virus retors qui ont infecté à l’insu des ingénieurs US, l’ensemble de la flotte de drones. Avec pour résultat final la prise de contrôle du Sentinel qu’ils ont fait atterrir où bon leur semblait !*
Obama et les medias ont gardé un silence prudent sur le « cadeau ». Ce n’est pas le cas de tous ses concitoyens. Dans une interview sur CNN, Dick Cheney, l’ex vice-président de Bush, s’indignait : «La bonne réponse à cette affaire était de réagir immédiatement dès que l’appareil a été capturé et le détruire… Cela peut être fait à partir d’une opération aérienne. Cela peut être réalisé par une rapide frappe aérienne ». Ben tiens, rien de tel qu’un bon bombardement pour régler les problèmes ! Et puisque la meilleure défense est l’attaque, il faut sauter sur un « acte hostile » de l’adversaire pour faire un « acte de guerre ». Tout en glissant diplomatiquement sur le fait que le drone ait été capturé à plus de 200km à l’intérieur du territoire iranien. Quand on est les Etats-Unis d’Amérique, les frontières des autres ne comptent pas. Certains appelleront cela de l’arrogance…
Un expert nord-américain dans le domaine aéronautique et spatial, Richard Aboulafia, a tenté de minimiser le « cadeau » en expliquant que « d’un point de vue du secret, c’est comme si on avait fait tomber une Ferrari dans une culture du char à bœuf ».
Il oublie juste que c’est en Iran qu’il y a des milliers d’années, a été inventée… la roue !
Bonnes fêtes de fin d’année à tous !
Annie Arroyo (20-12-2011)
* sources : Articles de Georges Stanechy publiés par Mondialisation.ca