Ben Ali parti : le wahhabisme à l’attaque en Tunisie
29 août 2012
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Depuis que le président tunisien Ben Ali a été déchu par son peuple et accueilli en Arabie, la Tunisie est le théâtre d’une recrudescence d’activités religieuses wahhabites « Nous vivons le début d’une fitna (sédition) en Tunisie ; l’influence du Wahhabisme ne cesse de s’amplifier grâce aux pétrodollars et aux Imams envoyés par les pays du Golfe » a mis en garde le chercheur tunisien en civilisation arabe Kamal Al-Sakeri . Préoccupation partagée par d’autres islamistes, en l’occurrence un dirigeant éminent du parti Ennahda qui fait partie de la coalition des trois partis au pouvoir, Cheikh Abdel Fattah Moro : « ces gens-là (les imams wahhabites) prennent des jeunes qui n’ont pas une grande connaissance de la religion et qui à peine ont commencé à prier pour leur apprendre les règles de la doctrine Hanbalite et les préparer à devenir une cinquième colonne dans notre pays pour écarter la doctrine Malikite (doctrine du pays, ndrl) et la remplacer par l’école hanbalite », s’est plaint Moro dans une déclaration à la radio « Chams FM ». Cheikh Moro a été agressé au début du mois d’aout lors d’une conférence organisée à Kayrawane intitulée » L’Islam et la tolérance » lorsqu’un homme barbu portant la soutane l’a frappé d’un verre sur la tête. Il défendait la présence à la rencontre d’un intellectuel Youssef Siddik qui avait critiqué l’Islam et dont le d6part a été exigé par certains participants Et cheikh Amro de signaler à la radio que les prédicateurs wahhabites effectuent des sessions d’entrainement de trois mois, et payent les jeunes qui y participent. Selon lui l’affaire est dangereuse: « c’est quelques chose de dangereux que nous ne pouvons admettre…ça va nous causer des troubles dans notre pays…nous n’avons pas de problèmes avec l’école hanbalite, mais nous en Tunisie sommes unis autour de l’école malikite. L’Imam Malek est d’ailleurs venu avant l’imam Hanbal .. C’est une porte vers la fitna, Tunisiens faites attention ! », a-t-il mis en garde. Selon le site Arab Press, pas un jour ne passe en Tunisie sans qu’un imam ou un prédicateur wahhabite ne fasse parler de lui, à travers un sermon dans une mosquée ou un discours prononcé par l’une de ses célébrités acquises à la cause wahhabite ou une manifestation. Ces derniers temps, des dizaines de prédicateurs wahhabites saoudiens sont venus en Tunisie, dont Aed Al-Korni, pour expliquer les ouvrages de leur fondateur Mohammad Ibn Abdel Wahhab , de leur inspirateur Ibn Taymiyya, et des ulémas plus contemporains comme Ibn Baz, Al-Albani, et Ibn Athimine. À l’instar du prédicateur égyptien Wajdi Ghoneim, (connu pour ses positions qui en appellent à la circoncision des filles, et hostile à la démocratie). Le gros de la prédication wahhabite se fait par le biais de l’Association Ibn Abi Zayd Al-Kayrawani située dans le quartier Al-Khadra et qui contrôle toutes ses mosquées. Cette association vient de fonder l’Institut d’Ibn Abi Zayd Al-Kayrawani pour les sciences de la législation. Il est supervisé par le cheikh saoudien wahhabite Ahmad Ibn Omar Al-Hazimi , un étudiant d’Ibn Baz et d’Ibn Athimine en personne. Les cours donnés enseignent la doctrine wahhabite et mettent l’accent sur le dénigrement des chiites, des soufis, des Achaaristes et tous ceux qui divergent avec le wahhâbisme. Une autre association à tendance wahhabite est aussi active est Tunisie : l’Association du Bien islamique (al-Khayr al-Islamiyya). Elle a été fondée par Mohammad Sorour Zein El-Abidine , un homme de religion syrien. Ayant été dans le passé membre de la confrérie des Frères musulmans syriens, il a fait défection pour prôner un mélange entre la pensée de ces derniers et le wahhabisme. L’association a tout récemment invité comme conférencier le cheikh bahreini Abou Soufiane As-Silmi pour donner des leçons qui défendent le wahhabisme et en appeler à combattre les chiites. Dernièrement les Salafistes wahhabites ont sabordé plusieurs manifestations culturelles : le 16 aout dernier ils ont attaqué à coup de sabres, de matraques et de pierres un rassemblement de soutien à la mosquée d’AlAqsa à Benrzert pour protester contre la présence du r6sistant libanais et du doyen des détenus libanais dans les gôles israéliennées Samir Al-Kantar. Blessant 4 personnes, dont un élément des forces de l’ordre. Le 15 aout, ils ont interdit à un groupe de chants soufis iraniens de présenter son show dans le cadre du festival international de la musique soufie et spirituelle, sous prétexte qu’il est chiite.
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