GADDAFI, un anarchiste vraiment libertaire
23 février 2012
C’est ce qui m’avait fait flasher sur la Jamarihiya il y a plus de 22 ans : une société de démocratie directe où chacun, chacune avait sa place. Les congrès de base, secondaires, les comités révolutionnaires, les comités populaires, appuyés par les tribus, arrivaient à gérer cet immense territoire desertique à 80%… et cela fonctionnait. La richesse et les ressources étaient redistribuées. La Libye étaient un laboratoire d’étude de la gestion direct, de l’autogestion et d’une espèce de communisme libertaire , plutôt communard à la Louise Michel, qui me passionnait.
Je pense que c’est également une des raisons, pour laquelle ils ont éliminé Kadhafi et massacrés les Libyens.
Kadhafi était un anarchiste musulman, non sioniste ce qui est très rare.
Ginette
GADDAFI, un anarchiste vraiment libertaire
30% de « participation » pour un « scrutin libre » (poncif) post-« révolutionnaire » (« Conseil local de Misrata »), c’est aussi très significatif…. Il suffit de comparer avec celui d’autres contextes post- « révolutionnaires » (poncif) à travers le monde où, l’« euphorie-de-la-liberté-recouvrée » (poncif), l « apprentissage-de-la-démocratie » (idem) et la « mâturité » (id.) des électeurs se traduisent en général par des records de participation.
Prenez par exemple le cas, voisin, de la Tunisie, berceau du « printemps arabe » (poncif). L’écart est immense, surtout quand on se souvient de ce qui s’est passé à Misrata et qui sont les « Révolutionnaires de Misrata » : des tueurs, violeurs et pilleurs…
Même dans l’Irak occupé où beaucoup de partis et organisations avaient accepté de « jouer le jeu » toutefois faussé des élections (lesquelles eurent lieu à la suite de l’invasion impérialiste et sous occupation), le scrutin s’était caractérisé par un taux de participation bien plus élevé qu’à Misrata, si notre mémoire est bonne.
Ces comparaisons évidentes en disent long sur cette énième mascarade, sauf aux victimes des agents du Système et de l’impérialisme comme l’Agence France-Presse dont il est question ici.
Voyez le style faussement naturel et objectif mais on ne peut plus insidieux et totalitaire: « Durant la quarantaine d’années du règne de Mouammar Kadhafi, les élections, considérées comme une « invention de l’Occident, étaient interdites ».
Devant une telle affirmation, le lecteur est « conduit-à-penser » par réflexe selon le principe du « renforcement » positif (comme étudié dans les laboratoires de psychologie clinique). Ainsi en va-t-il du mot « dictateur » ou « tyran » qui doit apparaitre systématiquement plusieurs fois dans une dépêche car le grand risque serait que le lecteur ne pense le contraire. Même des années plus tard après des événements, la technique de martèlement demeure car il faut que l’Histoire écrite par les vainqueurs s’ancre à jamais dans les esprits. En l’occurrence, il apparaît que Gaddafi est bien un horrible dictateur puisqu’il interdit des choses évidentes par leur « naturel ». C’est bien un « ennemi-de-la-liberté » (poncif).
Or, tout esprit libre, et donc non lavé par cette propagande des « agences de presse » (que l’on retrouve dans tous les sous-produits commerciaux comme, et pour ne prendre que l’exemple de la France, les journaux réactionnaires comme Libération ou ceux, idéologiquement indistincts, de la bande hebdomadaire des Quatre : « L’Express, Le Point, Le nouvel Observateur, Marianne »), se pose la question suivante s’il n’en connaît pas la raison :
Pourquoi Gaddafi qualifia-il un jour (il faudrait aussi en rappeler le contexte) les élections d’« invention de l’Occident » ?
Tout d’abord, c’est en bon libertaire [1] qu’il critiquait la farce des « élections libres » (sic) pratiquées (et imposées) partout dans le monde à tel point que ce dernier souffre actuellement d’une surdose des premières.
Ensuite, des élections honnêtes et vraiment libres ne peuvent être que révolutionnaires, c’est-à-dire, impliquer une délégation de pouvoir à des individus « révocables », c’est-à-dire pouvant être démis de ce même pouvoir à tout moment par le peuple.
C’est ce dernier choix qu’a fait Gaddafi dans le cadre de la Grande Jamahiriya Libyenne, organisée selon le principe de la démocratie directe [2]. Les obstacles furent et sont encore immenses (encore plus grands que ceux rencontrés par Lénine lors de la formation de l’Union Soviétique) dans le contexte d’agressions impérialistes permanentes dont la dernière dure depuis une année maintenant, prouvant par la même la pertinence de ce système.
Dans la Jamahiriya, et pendant des décennies, on a débattu, non pas pour savoir s’il faut sanctionner davantage les chômeurs, les retraités ou les femmes qui portent le voile mais, de choses plus essentielles comme la garantie pour chacun de l’application des droits humains fondamentaux de toute société démocratique digne de ce nom : celui à une maison et à un travail notamment [2].
Or, ces mêmes droits sont inexistants ou bafoués en permanence dans le monde capitaliste dit « démocratique », « développé », « avancé », «civilisé»… Ainsi, la violence due à ces problèmes sociaux de base (timidement, rarement ou jamais explicités dans la sociologie officielle de ces mêmes sociétés) n’a pas touché les familles durant des décennies dans la Jamahiriya ; comme si l’anarchiste authentiquement libertaire qu’est Mouammar Al-Gaddafi avait aussi lu tous les écrits du révolutionnaire égalitariste français Gracchus Babeuf au 18ème siècle, particilièrement:
« que ce gouvernement fera disparoître les bornes, les haies, les murs, les serrures aux portes, les disputes, les procès, les vols, les assassinats, tous les crimes ; les tribunaux, les prisons, les gibets, les peines, le désespoir que causent toutes ces calamités, l’envie, la jalousie, l’insatiabilité, l’orgueil, la tromperie, la duplicité, enfin tous les vices ; plus (et ce point est sans doute l’essentiel,) le ver rongeur de l’inquiétude générale, particulière, perpétuelle de chacun de nous, sur notre sort du lendemain, du mois, de l’année suivante, de notre vieillesse, de nos enfans et de leurs enfans»»[3].
A « bon entendeur », particulièrement aux soi-disant militants et organisations « anarchistes »…
SOURCES :
[1] Guerre impérialiste en Libye: l’oligarchie mondiale et son garde-chiourme l’OTAN en réaction contre l’initiative libertaire autogestionnaire de Kadhafi en 2009 ?
[2] Révolutionnaire tunisien, que savais-tu et que sais-tu encore de la Libye? Les Pacifistes de Tunis, 25 janv. 2012 http://www.mathaba.net/news/?x=629835
[3] Conspiration pour l’égalité. Par Gracchus Babeuf, le Tribun du Peuple n° 35, 17 brumaire an IV (8 nov. 1795).
http://jeanlouis.marcot.free.fr/TEXTE7.htm
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Les Pacifistes de Tunis