Les choses vont mal en Libye
16 février 2012
Mounadil al Djazaïri
Les choses vont mal en Libye
Pendant que les regards sont braqués sur la Syrie, pays auquel certains espèrent faire subir le même sort qu’à la Libye puisque ce dernier pays est un modèle d’intervention humanitaire réussie, on oublie justement ce qui se passe du côté de la Tripolitaine.
Et justement, ce qui se passe en Libye n’augure rien de bon. Arrivé au pouvoir par la force des armes de l’OTAN et des monarchies démocratiques du Proche Orient, le Conseil National de Transition apparaît de plus en plus comme une autorité fictive.
Après les milliers de morts causés par les bombardements criminels des aviations de la France, du Royaume Uni, des Etats Unis etc., après la destruction du régime qui maintenait le pays uni et (oui) prospère, après la déstabilisation subséquente d’une bonne partie de la région sahélienne, c’est une instabilité durable qui s’annonce peut-être en Libye avec l’affirmation du pouvoir des milices.
Des milices qui ont d’ailleurs parfaitement compris que le CNT n’a d’autre ressource que de s’appuyer sur ce qui reste de l’appareil militaire de Kadhafi pour tenter d’affirmer son autorité.
A part ça, l’Associated Press nous livre une petite dépêche non encore débarrassée des relents propagandistes puisqu’elle nous parle de «révolutionnaires», de «réformes» et que, selon elle, le CNT et les milices sont venus à bout de Mouammar Kadhafi seuls, sans l’appui aérien et au sol de l’OTAN et des démocraties avancées du Golfe.
Libye: les milices de l’ouest du pays s’unissent dans un défi au gouvernement de transition
par ASSOCIATED PRESS, New York Times (USA) 13 février 2012 traduit de l’anglais par Djazaïri
Des représentants d’environ une centaine de milices de l’ouest de la Libye ont annoncé lundi avoir formé une nouvelle fédération pour prévenir les luttes intestines et leur permettre de faire pression dur le nouveau gouvernement du pays pour la poursuite des réformes. Cette initiative est un coup dur pour le Conseil National de Transition (CNT) qui a contribué à diriger les huit mois de soulèvement contre le colonel Mouammar Kadhafi et essaye de gouverner la Libye depuis. Le CNT a largement échoué à démobiliser ou à placer sous son contrôle les centaines de milices qui ont combattu pendant la guerre. Le chef de la nouvelle fédération, le colonel Mokhtar Fernana a déclaré que le comité du CNT chargée d’intégrer les combattants révolutionnaires incorporait des hommes qui avaient combattu pour le colonel Kadhafi. «Ce comité est une tentative de détournement de la révolution, » a déclaré le colonel Fernana. Un commandant de milice, Ibrahim al-Madani, a affirmé que les combattants ne livreraient pas leurs armes à un gouvernement corrompu.”