France : le sort des subsahariens (Afrique noire) en question
26 mai 2012
France : le sort des subsahariens (Afrique noire) en question
Publié le26 mai 2012
par Allain Jules
Quand l’agronome René Dumont écrivait en 1962 son célébrissime “L’Afrique noire est mal partie”, un livre basé sur l’agriculture et l’économie-politique, nul ne pouvait savoir ou imaginer que, 50 ans après, le sort des subsahariens allaient être aussi mauvais. Victimes déjà, dans leurs propres pays par la mainmise d’une oligarchie protégée par Paris qui les met presque en esclavage, leur issue et souvent l’exil à…Paris. Un vrai paradoxe.
Le cimetière africain
Le parcours du combattant comme habituellement quand on quitte son pays. Dans certains pays de transit, ils sont victimes de toutes les tracasseries administratives, parfois, et sont très souvent victimes d’esclavagistes qui leur promettent l’Eldorado à coup de milliers d’euros. Des pays comme le Maroc sont de véritables coupe-gorge. La traversée du Détroit de Gibraltar n’est pas en reste. Plus de 90% n’arrivent donc pas à bon port.
On a vu récemment, avec le coup d’état de l’OTAN en Libye, suite à l’assassinat macabre du frère Guide Mouammar kadhafi, le dernier des Mohicans protecteurs de l’Afrique, un afflux considérable des migrants, de retour en Afrique ou en Europe, notamment en Italie. Ceux qui sont restés sur place, en Libye, vivent sous le joug de la barbarie du CNT (encore un protégé de Paris), qui les traitent comme des animaux.
Le cimetière français
Aussi bizarre que ça puisse paraître, ceux qui ont la chance d’arriver en Occident, notamment en France, qui s’intègrent parfaitement et réussissent leur parcours, le plafond de verre subsiste. D’ailleurs, ça fait des décennies que ça dure. Certains repartent avec des espoirs perdus. A leurs enfants qui naissent en France, on leur demande encore de s’intégrer, et leur couleur de peau fait toujours référence à l’étranger alors qu’ils sont Français, aiment la France mais, les élites ne leur rendent pas cet amour qui n’est finalement pas réciproque. On ne peut demander à un homme de renier ses origines, d’être ce qu’il n’est pas et ne sera jamais. Ceci passe par la reconnaissance de sa/ses différence(s), et non l’inverse.
On croyait que l’avènement de François Hollande pouvait changer quelque chose. Enfin, ça fait à peine deux semaines qu’il est au pouvoir mais, on ne voit rien venir. Au contraire même, on a l’impression qu’il y a l’organisation d’une mise en place de l’invisibilité des subsahariens dans tous les secteurs d’activités qui peuvent faire référence aux autres. Il ne reste qu’en football qu’on verra, pendant l’Euro, des subsahariens à la télévision (Patrice Evra, Yann Mvila, Steve Mandanda, Mapou Yanga Mbiwa, Blaise Matuidi, Alou Diarra) encore faut-il qu’ils fassent parties de la liste définitive, ou Jo-Wilfried Tsonga lors de Roland-Garros.
Vers de nouvelles guerres contre l’Afrique ?
Vous ne verrez plus, notamment sur France Télévisions, un représentant de l’Afrique subsaharienne avec le mercato qui s’annonce. La talentueuse Elisabeth Tchoungui, que la chaîne publique a trouvé bon de mettre en 2e partie de soirée-quelle insulte-, est trappée pour la rentrée prochaine. S’il y a encore un représentant de l’Afrique sur une chaîne française, il restera sans doute Patrick Fandio, grand reporter sur TF1…
Les nouvelles autorités françaises préparent-elles la fin de l’Afrique subsaharienne, cette zone riche qui ne bénéficie pas de ses innombrables ressources ? Ils se peut qu’il y a en ce moment des vaisseaux français dans le golfe de Guinée. Quel est le but de leur présence ? vers de nouvelles guerres contre l’Afrique ? N’élimine-t-on pas les dignes fils et filles d’Afrique noire du Paysage audiovisuel français (PAF), pour mieux recoloniser l’Afrique en évitant qu’ils ne puissent s’exprimer en France ? Sans doute.