Aller à…
RSS Feed

22 décembre 2024

Notre philosophe de pacotille et assassin de Libyens en réalité traîne ses guêtres lustrées à Cannes



  • Notre petit, tout petit, philosophe, assassin de Libyens et initiateur de la  destruction d’un pays à ses moments perdus,  n’a pas honte de traîner ses guêtres ensanglantées à Cannes et d’encenser le petit Nicolas qui s’est conduit comme le pire des sanguinaires. J’espère que les deux prédateurs seront jugés pour crimes contre l’humanité

  • Ginette
  • Bernard-Henri Lévy : «En Libye, Sarkozy s’est conduit avec grandeur»

  • Par Sébastien Le Fol

    LE CLAP – Bernard-Henri Lévy présente, vendredi, hors compétition à Cannes, Le serment de Tobrouk, son documentaire sur la guerre en Libye.

    Désolé, cette vidéo n’est pas disponible sur votre mobile…

    Get Flash Player
    LE FIGARO.- Vous êtes à la fois le réalisateur et l’acteur principal du Serment de Tobrouk. Un acteur omniprésent à l’écran. En vous exposant ainsi, ne craignez-vous pas de donner raison à ceux qui critiquent votre narcissisme?

    Dans l’art du documentaire, il y a deux écueils possibles. Celui du narcissisme, en effet. Et, en face, celui du voyeurisme. Le complexe de Narcisse ou celui d’Actéon, le chasseur indiscret qui surprend Artémis. J’ai essayé de conjurer les deux. Mais, à tout prendre, je préfère encore le premier. Je préfère raconter honnêtement, fidèlement et, donc, à la première personne, ce dont j’ai été le témoin, parfois l’acteur, plutôt que de me conduire en voyeur, en spectateur complaisant de la douleur d’autrui. Je trouve ça plus digne. Et, surtout, plus honnête.

    On vous voit arpenter des villes bombardées en costume et chemise impeccables? Peut-on rester un dandy dans la guerre?

    Je crois qu’il faut surtout rester celui que l’on est et qu’il y a là une question de respect élémentaire pour les gens que l’on côtoie. Je détesterais l’idée, sous prétexte que je suis dans une ville en guerre d’adopter une tenue appropriée. Chacun fait comme il veut. Moi, j’essaie d’être le même à Paris et à Benghazi. Être le même, ça passe par des détails de ce genre.

    A posteriori, comment expliquez-vous que les rebelles libyens s’en soient remis à vous pour plaider leur cause?

    Parce qu’ils n’avaient pas le choix. Lorsque je les rencontre pour la première fois, ils sont le dos au mur. Les chars de Kadhafi sont en route pour cisailler leur ville. Ils me voient qui débarque et qui leur promets la lune. Ils prennent.

    Et Nicolas Sarkozy, qu’est-ce qui l’a incité à vous suivre?

    Je me le suis beaucoup demandé, vous pensez bien. Et, dans notre entretien final, celui qu’il m’a donné au terme de l’aventure, alors que j’étais moi-même en train d’achever le tournage du film, je lui ai carrément posé la question. Ce qui est intéressant, c’est qu’il m’a fait la même réponse, presque au mot près, qu’allaient me faire, quelques jours plus tard, David Cameron et Hillary Clinton: la Bosnie, le souvenir de la Bosnie comme une brûlure et une honte. L’idée d’avoir été les contemporains de ce moment de lâcheté collective et de haute trahison spirituelle et morale qu’a été l’abandon de la Bosnie. Et le serment que l’on se fait – le serment que tous trois semblent s’être fait – que plus jamais on ne verrait ça, que plus jamais on ne laisserait faire une nouvelle Bosnie.

    N’avez-vous pas trouvé en Nicolas Sarkozy un jumeau? Vous vous ressemblez beaucoup, non?

    Je ne sais pas… L’idée ne me serait pas venue à l’idée, je vous l’avoue… La seule chose que je peux vous dire, c’est que j’ai trouvé à cet homme, pendant ces mois où nous nous parlions parfois tous les jours, des qualités de ténacité, de détermination, de courage, qui ne courent pas les rues chez les hommes d’État.

    L’ombre de Malraux plane sur votre film. Sarkozy a-t-il été votre de Gaulle?

    Décidément, vous y tenez! Non, je ne suis pas Malraux et il n’est pas de Gaulle. Je maintiens, en revanche, qu’il s’est conduit, dans cette affaire, avec grandeur. Je le dis d’autant plus librement que je n’ai, ni en 2007 ni en 2012, voté pour lui.

    En voyant Le Serment de Tobrouk, on a l’impression que l’entrée en guerre de la France s’est décidée entre Sarkozy et vous. D’un point de vue démocratique et diplomatique, n’est-ce pas préoccupant?

    Si, bien sûr. Et il n’est évidemment pas question de faire une règle de ce genre de fonctionnement. Mais bon… Il y a des situations d’urgence. Il y a des moments où, comme disait Walter Benjamin, il faut appuyer, très fort, et très vite, sur les freins d’une Histoire devenue folle. Et là, c’est malheureux à dire, mais on n’a plus le temps de la bonne et belle délibération démocratique.

    Le nouveau président de la République, François Hollande, est-il selon vous dans de semblables dispositions?

    Je l’espère, oui. Je l’espère de tout mon cœur. Il aura deux occasions, très vite, de le prouver: l’Iran et la Libye.

    Parce que vous êtes partisan, en Syrie, du même type d’intervention qu’en Libye?

    L’histoire ne se répète jamais. Mais je pense, en effet, que la tuerie quotidienne, à Homs, est quelque chose qui doit cesser et qui, si on le voulait, pourrait cesser demain. C’est d’ailleurs pourquoi j’ai voulu, à Cannes, dédier mon film, et l’histoire qu’il raconte, aux démocrates syriens martyrisés.

    Au regard de la situation actuelle en Libye, peut-on dire que cette guerre est un succès?

    Oui. Empêcher un massacre, c’est, toujours, un succès. Et puis vous avez autre chose. Pour la première fois depuis le Biafra, en 1966, le devoir d’ingérence est devenu une réalité. Et ça, c’est un précédent capital.

    L’opération menée en Libye n’a-t-elle pas déstabilisé tout le nord de l’Afrique?

    Kadhafi déstabilisait bien davantage et depuis très longtemps. Il faut arrêter avec cette idée des dictatures qui, «au moins», représentent une certaine «stabilité ». Rien n’est plus instable que les dictatures. Rien n’est plus dangereux.

    Pourquoi vous être présenté dès le début aux Libyens comme juif?

    Par honnêteté, d’abord. Et puis parce que je crois, moi, en la fraternité entre les enfants d’Abraham.

    Le titre de votre documentaire, Le Serment de Tobrouk, renvoie à l’épopée de la France libre. Pourquoi revendiquer cette filiation?

    Parce que j’ai été élevé là-dedans, dans, ce culte de la France Libre. J’aime la grandeur. J’aime l’héroïsme. J’aime les valeurs et les combats fondés sur ce que l’on appelait autrefois l’honneur. Et la France libre, c’est tout cela. J’ajoute que, en l’occurrence, cela se passe au même endroit. N’est-ce pas en Libye – à Koufra, exactement – qu’elle remporte, la France libre, sa toute première victoire?

    Vous verra-t-on un jour au Festival de Cannes dans la compétition officielle?

    Sûrement pas, en tout cas, avec un film de combat!

Partager

Plus d’histoires deLibye