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20 avril 2024

Libye, l’heure de vérité a sonné


Mounadil al Djazaïri

Points de vue sur le monde arabe

Libye, l’heure de vérité a sonné

La guerre menée contre la Libye de Kadhafi aura débouché sur une victoire militaire incontestable pour les pays alliés dans l’OTAN.

Un résultat inéluctable, compte tenu de l’inégalité des forces, quelques unes des plus importantes puissances militaires du monde contre une armée somme toute modeste et équipée de matériels largement obsolètes. La maîtrise totale de l’espace aérien par les forces occidentales a été l’illustration parfaite de ce fait.

 On l’a vu, l’élimination de Kadhafi et de son régime n’est pas sans conséquences très négatives pour l’Afrique et elle signe peut-être le début de la désintégration d’un certain nombre d’ États de la région saharo-sahélienne, c’est-à-dire un territoire immense qui s’étend du Soudan à l’est au Nigeria à l’ouest en passant par le mali et l’Algérie.

Les gouvernants en Europe et en Amérique qui ont commandité l’assassinat du colonel Kadhafi sont de ceux qui se prévalent d’un prétendu héritage humaniste et se croient obligés de prétendre qu’ils ont vocation à répandre la démocratie dans le monde.

Or, chacun de ces gouvernants européens ou américains a plus de sang sur les mains que n’en a jamais eu Mouammar Kadhafi. On peut seulement espérer qu’ils répondront un jour de leurs crimes devant une Cour Pénale Internationale qui ne doit pas être réservée aux responsables politiques du Tiers-mode.

En attendant, l’histoire les jugera et elle commence à le faire à travers certains articles de presse qui posent ouvertement des questions auxquelles tout le monde connaît pourtant les réponses. Parce que le paradoxe de la démocratie libérale avancée est qu’elle interdit plus ou moins longuement de dire dans l’espace public (c’est-à-dire dans les grands media) ces vérités que tous connaissent.

Mais quand vient l’heure des comptes, questions et réponses tentent de surgir comme dans cet article du journal canadien The Gazette qui explique ce que tout le monde sait : que le gouvernement canadien (comme les autres gouvernement occidentaux) n’a non seulement pas protégé les civils Libyens des violences perpétrées par les prétendus rebelles Libyens mais que tout a été fait pour interdire une issue négociée et pacifique à la crise, en contravention avec la résolution censée justifier l’action occidentale.

C’est pourtant ce schéma que le Canada comme la France ou le Royaume Uni voudraient bien reproduire en Syrie. Sauf que, comme le donne à comprendre l’article, le précédent libyen en a échaudé plus d’un à Pékin ou à Moscou.

Si Pékin et Moscou ont semble-t-il tiré la leçon de l’affaire libyenne, certains États seraient avisés d’en faire de même.

La leçon doit partir du constat que les Occidentaux, dès lors qu’ils peuvent faire croire même momentanément que le droit est avec eux, ne connaissent aucune limite dans la brutalité et sont prêts à bombarder toutes les infrastructures qui permettent à un Etat de fonctionner. 

Avant la Libye, des pays comme l’Irak ou la Serbie en ont fait la douloureuse expérience.


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